Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Demetan & Top of the Blog

11 janvier 2007

Séjour en Ile Maurice (5ème jour)

Excursion en catamaran sur l'Ile plate et l'Ilot Gabriel.

Publicité
Publicité
2 novembre 2006

Séjour en Ile Maurice (4ème jour)

Pêche au gros au large de la Pointe aux Piments.

Aujourd'hui une bonne partie de la matinée va être consacrée à une partie de pêche un peu particulière, la pêche au gros ! En effet s'il existe un paradis sur terre pour cette activité très particulière, c'est bien au large des côtes de l'Ile Maurice que vous trouverez ce qui s'en rapproche le plus. Les eaux sont abondantes des poissons les plus prisés : marlins bleus, marlins noirs, thons, requins mako, dorades coryphène, requins marteaux, bonites, bécunes (barracudas)... Chaque année de grands concours ou des championnats mondiaux sont organisés sur l'île et je ne voulais pas rater l'occasion d'essayer cette nouvelle activité que l'on qualifiera de sportive.

Bien qu'étant un parfait néophyte en la matière, il aurait été dommage de ne pas profiter de l'occasion, le plus délicat étant de trouver un organisme ou un pêcheur qui organise des sorties à un prix abordable. Renseignements pris sur internet avant le voyage, il fallait compter entre 6500 et 9000 Rs pour 6h00 à 8h00 de pêche soit 160 à 225 euros la 1/2 journée. Les réservations peuvent se faire dans la plupart des centres de pêche, dans les hôtels ou les tour opérateurs. Le prix dépend bien sûr de la taille du bateau, de l'encadrement, du matériel employé et de la durée de la sortie. J'ai donc eu recours au système "D" pour trouver un prix plus abordable, mais surtout pour trouver une sortie à la carte, à savoir un bateau qui conservait une taille humaine, qui n'accueillait pas trop de touriste et qui me permettait d'être accompagné de Karine sans supplément (à l'origine elle ne voulait juste m'accompagner). Dès mon arrivée sur l'île je me suis renseigné auprès des employés de l'hôtel pour qu'ils me mettent en relation avec des pêcheurs qui encadraient ce genre d'activité. La résidence Villa mon Plaisir travaillait avec un organisme qui organisait ces sorties mais le prix allait du simple au double. J'ai réussi à prendre contact avec un pêcheur du village voisin à Trou aux Biches qui partait avec son frère 3 à 4 fois par semaine pour pêcher au large des côtes. Pour une 1/2 journée de scéance individuallisée avec matériel et bateau fournis, il m'a proposé un tarif défiant toute concurrence: 4000 Rs soit 100 euros pour deux personnes. Le "hic" c'est que ces embarcations ne sont pas prévues pour accueillir des touristes contrairement aux organisations qui proposent ces prestations, et qu'elles ne sont généralement pas assurées en cas de pépins, suffit juste de le savoir et d'en prendre conscience avant de s'engager ! La seconde condition c'est que le poisson que vous pêchez reste en possession de l'organisateur, vous pouvez lui racheter si le coeur vous en dit mais pour ma part la sortie n'avait pas un but alimentaire. Je comprends néanmoins que certains désirent déguster le fruit de leur labeur, sachez que le pêcheur sera le premier satisfait si vous lui rachetez le poisson pris, ça lui évitera de le vendre sur les marchés. Personnellement j'espère juste prendre du bon temps, satisfaire ma curiosité et faire de bonnes prises pour contenter ma fierté mal placée, mais surtout pour notre accompagnateur du jour dont c'est le gagne-pain quotidien.

Nous voila donc partis en quête de poissons dans notre petit bateau, il est environ 8h00 du matin et la mer est calme, d'un bleu limpide comme à l'accoutumé. Nous faisons la connaissance de notre accompagnateur dont j'ai malheureusement oublié le prénom (appelons le Manu pour simplifier le récit), un jeune homme fort sympathique qui vit de sa passion et qui a fait preuve d'une pédagogie et d'une attention de tous les instants. Il nous explique qu'il vit le reste de l'année sur les chalutiers où il s'engage comme marin-pêcheur afin de sillonner les mers du globe. J'espèrais secretement pêcher un requin mais Manu préfère de loin attrapper des dorades, des thons ou des bonites dont la plus chair est plus savoureuse et qui sont facilement commercialisables. Pour commencer, Manu accroche des leures en forme de rapala à l'arrière du bateau, un petit poisson très prisé par les prédateurs. Le leurre reproduit la forme du poisson et la couleur de ses flancs, il est censé imiter la nage et le profil du rapala en dérivant derrière le bateau en marche. Le premier objectif est de trouver un banc de sardines ou de petits poissons qui attirent les prédateurs. Pour cela il faut distinguer les oiseaux qui s'agitent à l'horizon et qui suivent les bancs de poissons pour les chasser.

Mollys_arrive octopus

Après une bonne 1/2 heure de navigation, nous trouvons plusieurs centaines d'oiseaux qui s'afférent à la surface de l'eau à la poursuite d'un banc de poissons. Manu change les appats des lignes en accrochant des leurres fluorescent en forme de calamar (octopus). Nous avons chacun une canne à pêche et laissons dériver notre leurre une cinquantaine de mètres derrière le bateau. Manu dirige l'embarcation et fait de nombreux passages au dessus du banc de poissons. Equipés de nos cannes et de nos baudriers, Karine et moi donnons frénétiquement des coups de poignet pour imiter la nage saccadée du calamar. La tension monte peu à peu mais l'attente ne se fait pas longue. En effet moins de 10 minutes après être arrivé, le moulinet se met subitement à crisser et la ligne se dévide rapidement en faisant plier ma canne. Un poisson a mordu et a plongé dans les profondeurs dès qu'il s'est senti piégé, à moi d'engager la lutte et d'essayer de remonter lentement la bête tout en évitant de décrocher ou de casser la ligne. La technique est simple mais assez physique, il faut remonter mètre par mètre le poisson en "pompant", c'est à dire en alternant les relevés de canne et le moulinage pour rembobiner la ligne. Cette action est rendue plus délicate par la résistance du poisson qui plonge et dévide la ligne à chaque soubresaut. Il faut savoir que les thons et les bonites sont les espèces les plus délicates à pêcher en rapport avec leur taille et leur poid, ils se montrent très combatifs jusqu'au dernier moment.

Il m'a fallu 5 à 10 bonnes minutes environ pour remonter le poisson, le temps de comprendre et de maîtriser la technique. Cela peut paraître court mais quand vous êtes dans l'action, vous comptez les minutes tout en vous concentrant sur les mouvements du poisson qui essaye de passer sous le bateau. Les muscles des bras se crispent lentement mais je sens que le poisson fatigue également car il tire de moins en moins fort, il se rapproche doucement de la coque et Manu distingue dans l'eau une belle bonite. Encore un dernier effort, la bonite replonge une ultime fois dans les profondeurs avant de s'avouer vaincu et de se laisser remonter. Manu atrappe le bas de ligne et embroche le poisson avec une gaffe, une longue tige en bois avec un crochet en métal à son extrémité. C'est une belle bonite d'environ 45 à 55 centimètres et de plus de 3 kilos, j'etais sur le coup très fier de ma prise avant de savoir que cette varieté de thon pouvait facilement atteindre 70 à 80 cm et plus de 10 kilos... Je ne connaissais pas cette variété mais force est de constater que c'est un très beau poisson, très surprenant, son corps est dépourvu d'écaille et sa peau semble douce et lisse, teintée de reflets argenté et bleu métallique. Il paraît très puissant à l'image de sa queue, effilée et acérée. Manu met fin à ses jours en l'assomant avec la gaffe, il est très étonnant de voir un poisson saigner autant, le pont était maculé d'une flaque d'hémoglobine rouge vif semblable à du sang humain.

DSC01879 peche_bonite

Il en fallait plus pour me décourager et pour prendre en pitié ces pauvres poissons, j'étais devenu un prédateur parmi les autres, un tueur de bonite assoifé de sang !!! Au contraire j'étais très excité par ce début de pêche fructueux et la météo qui commençait à se gâter n'entamait aucunement notre motivation. Juste le temps de replacer un leurre en bout de ligne et nous rejoignons le banc de poissons toujours poursuivi par un nombre impressionnant de mouettes et de goélands. Revoila notre octopus en plastique voguant à travers les flôts à une cinquantaine de mètres derrière notre bateau, attendant de se faire happer goulûment par un poisson que j'espère toujours plus gros. Manu dirige le bateau en faisant de nombreux passage au dessus du banc alors que Karine et moi guettons le moindre mouvement sur nos lignes respectives. Une 1/2 heure plus tard c'est toujours la pêche à la disette, le bras commence à s'engourdir et nous nous relayons sur les cannes pour leur imprimmer ce fameux coup de fouet qui fait mouvoir nos calamars en plastique. Tout à coup, la canne de Manu plie brutalement et le fil se dévide rapidement emporté par la puissance du poisson qui a plongé dès qu'il s'est senti attrapé. Alors qu'il semble arrêter sa course folle, Manu commence à pomper pour le ramener à bord. Le geste est souple et rapide, on ne peut être qu'en admiration devant la dextérité et la précision d'un pêcheur professionnel.

Après quelques minutes d'un combat acharné, le poisson ne se trouve qu'à une dizaine de mètres de notre embarcation et Manu croit reconnaître en bout de ligne un solide barracuda (ou bécune). Ce dernier nage très vite et change fréquemment de direction, il semble même se ragaillardir à la vue du bateau. Contre toute attente, soudainement la ligne casse d'un coup libérant notre barracuda après une rude bataille. Pour pêcher ce genre de poisson il est conseillé d'utiliser un bas de ligne en acier car le barracuda est doté d'une impresionnante dentition avec de véritables crocs extrémement tranchants (voir photos pour exemple). C'est un poisson rapide et très vorace qui peut atteindre au maximum 2 mètres pour 50 kilos mais plus généralement environ 50 à 75 cm pour 5 à 15 kg. Ses dents aiguisés comme des rasoirs ont eu raison de la ligne, ce dernier a attaqué et avalé l'octopus puis s'est acharné sur le fil pour le couper et se libérer. Dépité, Manu constate les dégâts et replace un leurre en bout de ligne...

barracuda Barracuda

Nous voila repartis sur les flots dans un ballet de va et vient au dessus du bancs de poissons. Cette fois ci l'attente ne se fera pas longue, à peine le leurre mis à l'eau que le moulinet de la canne à Karine se met à crisser dévidant le fil à vive allure. La canne s'est littéralement tordue sous le choc, pas de doute au bout de la ligne c'est du costaud !!! Conseillé par Manu, Karine s'affère tant bien que mal à remonter le bestiaux, mais force est de constater que celui-ci n'a aucune envie de se laisser prendre sans opposer une terrible résistance. Il en faut plus pour mon petit bout de femme qui ne se décourage pas et qui, à ma grande surprise, maîtrise parfaitement la technique de "pompage" tout en gardant la ligne toujours bien tendue. Le poisson se rapproche, il n'est plus qu'à quelques mètres quand nous distinguons dans l'eau le corps "hydrodynamique" d'un thon. Encore quelques efforts et ce dernier se retrouve à bord, il s'agit d'un thon jaune d'environ 45 centimètres, une espèce très combative qui malgré sa taille relativement restreinte fait montre d'une force étonnante. Le poids record enregistré pour cette variété est de plus de 175 kg contre 680 kg pour un thon rouge. Une nouvelle fois on ne peut être qu'en admiration devant la pureté des lignes et la puissance dégagé par le corps fuselé de ce poisson. Ce dernier doit son nom aux reflets jaunes que l'on peut observer sur sa queue et sur ses nageoires caudale et dorsale. A Maurice, comptez environ 90 Rs le kg de thon soit 2,25 euros. Cette donnée n'a pas pour prétention d'être exhaustive, le prix dépend bien entendu du lieu de vente, de la saison et de la conjoncture économique.

thon_derozier

J'en profite pour donner quelques indications sur le thon, ce poisson a pour réputation d'être une véritable "éponge", c'est à dire qu'il s'imprègne des différentes substances et éléments contenus dans l'eau de mer. Il est très sensible aux polutions, en particulier aux nappes de mercure que ses chairs absorbent et concervent dans l'organisme. Les professionnels conseillent vivement d'acheter cette variété chez les poissonniers et d'éviter autant que possible les grandes surfaces où les quantités vendues empêcheraient un contrôle sanitaire satisfaisant. Loin de moi l'intention de vous décourager à consommer du thon, mais force est de constater que les derniers chiffres publiés concernant son exploitation sont plutôt alarmants. En effet pour pérénniser l'espèce et éviter la surexploitation des stocks mondiaux, Greenpeace et le WWF estime qu'il faudrait limiter les prises à 15.000 tonnes par an. Le 26 novembre 2006 à Dubrovnik, la Cicta (Commission Internationale de la conservation des thonidés en Atlantique) a fixé des quotas de pêche à hauteur de 29.500 tonnes par an en 2007 contre 32.000 en 2006. En mer Méditerranée, on peut prévoir à terme une extinction du thon rouge si on ne trouve pas des mesures pour punir la pêche illégale estimée entre 15.000 et 50.000 tonnes par an. Il faut croire que le bon sens, les révendications écologiques et les mises en garde des scientifiques n'ont que peu d'influence sur les choix politiques, l'Union Européenne préfèrant soutenir les filières de la pêche industrielle et proposant un plan de redressement que beaucoup d'observateurs jugeront sans aucun impact significatif.

Je n'ai pour ma part que faiblement participé à l'extinction de l'espèce en mer indienne. La situation n'est pas aussi alarmante qu'en Europe mais les activités de pêche sont malgré tout strictement encadrées par la CTOI, la Commission des Thons de l'Océan Indien qui a adopté en mai 2006 plusieurs résolutions dont l'établissement d'une liste de navires présumés avoir exercé des activités de pêche illégales, ou encore la surveillance des transbordements et des capacités de pêche. Personnellement le nombre de prises durant la journée ne s'élèvera qu'à 4 poissons (2 bonites et 2 thons), pas de quoi rivaliser avec un chalutier d'autant que ces prises ont eu le mérite d'être pêchées à la force du bras et à la sueur du front.

DSC01886

En définitive, après 4 à 5h00 d'effort, la pêche se révèle peu fructueuse pour Manu mais nous décidons de nous rapprocher des côtes sentant la météo changer rapidement. Le vent commençe à se lever et la mer devient agitée, la houle faisant tanguer notre embarcation. Vous aurez tout loisir de vérifier que la météo est très changeante sur Maurice et dépend grandement des alysés. En nous rapprochant des terres, la météo redevient plus clémente et le soleil refait son apparition. Manu apperçoit plusieurs bateaux de plaisanciers qui longent les côtes, nous comprenons alors en voyant des souffles de vapeur d'eau à la surface des flôts qu'il s'agit d'un groupe de baleines qui remontent des profondeurs pour respirer. En nous rapprochant nous distinguons mieux une baleine accompagné de son petit qui remontent par intermittence à la surface et nous fait admirer le haut de son dos. Je ne suis pas un spécialiste et il m'est impossible de dire de quelle variété de baleine il s'agissait, après quelques recherches les scientifiques ont constaté que les eaux mauriciennes sont très fréquentées par les baleines à bosse entre le mois de juillet et le mois d'octobre.

De ce que j'en ai vu la description pourrait correspondre, la baleine à bosse adulte mesure généralement entre 12 et 16 mètres de long et pèse en moyenne 35 tonnes alors qu'un baleineau à sa naissance mesure 4 à 5 mètres pour 750 kg à 1 tonne. Comme moi si vous avez la chance de croiser une baleine en pleine mer, vous n'aurez pas d'excuse pour reconnaître une baleine à bosse qui a pour principale particularité sa nageoire caudale qui se présente à vous hors de l'eau à chaque fois qu'elle plonge. Généralement cette nageoire est noire et blanche et son bord est ondulée, elle est spécifique à chaque individu ce qui permet à un oeil averti de les identifier (pour exemple voir photos). Tous les ans, les baleines quittent les eaux de l'Antarctique où elles constituent des réserves de graisse avant d'entamer une migration de près de 6.000 km en direction des Mascareignes ou du sud de l'Afrique. Elles viennent s'y accoupler puis mettre bas à des baleineaux qui seront allaités par leurs mères pendant les 6 premiers mois, ensuite ils commencent à se nourrir par eux même avant de quitter leurs mères au début de leur deuxième année. Le baleineau mesure alors près de 10 mètres de long, il atteindra sa taille adulte au bout de 5 ans et vivra en moyenne 40 à 50 ans.

Baleine_a_Bosse_Petit_1_2 untitled cow_calf_004A

Aujourd'hui il est difficile de quantifier exactement le nombre de baleine à bosse dans le monde, après avoir quasiment disparu de la surface du globe au cours du 20ème siècle, on dénombre de nos jours près de 35.000 individus dont plus de 17.000 dans l'hémisphère sud. Au cours du dernier siècle plus de 250.000 baleines à bosse ont été capturées et la population globale aurait diminué de 90 %. Pour protéger l'espèce et éviter son extinction définitive, un moratoire sur la chasse toujours en vigueur aujourd'hui a été institué en 1946 par la Commission Baleinière Internationale (CBI). Le 27 novembre dernier, un groupe de scientiques d'Océanie s'est formé pour obtenir une estimation précise des populations de baleines à bosse dans l'hémisphère sud. Ce consortium était réuni jusqu'au 2 décembre pour établir un projet de protection de l'espèce, et ce en réponse au Japon qui a affirmé vouloir reprendre ses activités de pêche pour 2007. Les populations de baleines à bosse sont stables mais n'enregistrent aucune variation et aucun accroissement dans l'hémisphère sud, le Japon a pourtant l'intention de chasser 25 à 50 baleines par an malgré le moratoire sur la chasse datant de 1982. Ce moratoire a été décrété par les pays membres de la CTI et devait durer de 1986 à 1990, à ce jour il n'a toujours pas été levé mais certains pays ont décidé de reprendre une activité de chasse commerciale. Le 18 juin dernier, les pays pro-chasse ont réussi en obtenant le soutien des petits états insulaires du Pacifique à voter une motion pour le retour à une chasse commerciale et industrielle de la baleine. Il s'agit du Japon, de la Norvège et de l'Islande qui prélèvent à eux trois officiellement plus de 2.000 unités par an. A l'image du Japon, l'Islande affirme respecter le moratoire et pêcher la baleine à des fins scientifiques, la Norvège a pris le partie d'ignorer purement et simplement les mesures contre la pêche aux cétacés. Il faut ajouter à ces pays les peuples "autochtones" à qui on a admis un quota annuel de chasse de subsistance: Groenland du Danemark, Chukotka de Russie, Eskimos d'Alaska (E.U), Iles Saint Vincent, Iles Grenadine et Sainte Lucie des Caraïbes, Inuits du Canada, Iles Féroé, Indonésie et Philippines.

Bref il subsiste aujourd'hui deux visions opposées sur la chasse à la baleine, celles des pays qui ont renoncé à la chasse commerciale du cétacé et qui considèrent que les faibles populations existantes ont été fragilisées par le passé et ne peuvent à présent pas soutenir une activité industrielle. Les pays pro-pêche considèrent au contraire que la pêche à la baleine est une activité industrielle comme les autres et qu'elle est suffisament bien réglementée pour sauvegarder l'espèce. Personnellement il paraît difficile d'imaginer comment certaines personnes arrivent à mettre à mort un animal aussi paisible, aussi majestueux, aussi inoffensif et symbolique que la baleine. La scène surréaliste a durait une dizaine de minutes, nous nous sommes tenue à une distance raisonnable pour importuner le moins possible la mère et son rejeton mais nous aurions pu les suivre durant des journées entières tellement le spectacle offert était grandiose.

.../... A suivre...

2 octobre 2006

Séjour en Ile Maurice (3ème jour)

Le Temple hindou Shiva à Grand Bassin, Bois Chéri, la Vanille réserve des Mascareignes et Blue Bay.

La journée s'annonce chargée puisque nous empruntons aujourd'hui la route du sud qui nous conduira dans un permier temps au Temple hindou Shiva de Grand Bassin. Il faut compter 01h00 à 01h30 de voiture pour nous y rendre de Pointe aux Piments, une route longue et sinueuse qui s'élève sur les hauts plateaux à plus de 700 mètres d'altitude. Grand bassin pour les créoles ou Ganga Talao pour les hindous est un lac naturel formé dans un ancien cratère de volcan. Selon la légende Shiva survolait la terre avec sa femme Parvati et laissa tomber quelques gouttes de sa chevelure en s'emmerveillant devant la beauté de l'île, ces dernières tombèrent dans un cratère de volcan éteint qui se transforma en lac. Aujourd'hui, ses eaux communiqueraient en secret par un souterrain avec le Gange, ce qui en fait pour la communauté hindoue le lieu le plus sacré de l'île.

Chaque année le site prend une tout autre dimension avec la cérémonie religieuse de Maha Shivaratree (littéralement la grande nuit de Shiva), elle se déroule en février ou en mars selon les années (pas de chance c'est loupé pour nous) et célèbre pendant cinq jours consécutifs la victoire de Shiva sur Brahma et Vîshnu. La fête regroupe alors entre 300 000 et 500 000 fidèles soit quasiment la moitié de la population totale de l'île, difficile à concevoir quand on prend en compte la petitesse du site.

Imaginez un plan d'eau entouré de plusieurs temples de tailles diverses et d'un esthétisme très singulier, ils sont tous décorés de nombreuses statues à l'effigie des dieux hindous. Les temples sont très beaux mais sans offenser quiconque d'un goût un peu douteux si on se réfère à nos critères occidentaux. Ils sont très colorés, bariolés avec des peintures flashys ce qui les opposent à nos habituels et austères édifices religieux, tellement opposés que j'ai pour ma part eu du mal à ressentir une certaine spiritualité dans ces murs. Les hindous se baignent dans les eaux sacrées pour purifier leur corps et font de nombreuses offrandes alimentaires en les entreposant au bord du lac ou au pieds des statues, si bien que le site est globalement très sale et que les bâtons d'encens avaient du mal ce jour là à cacher une odeur quelque peu pestidencielle. Bref j'ai eu du mal à ressentir ce petit quelque chose qui me donne parfois la chair de poule dans certains lieux Saints et à m'imprégner du mysticisme ambiant...

Sur la droite du temple principal, nous avons emprunté des escaliers qui montent jusqu'au Piton Grand Bassin qui domine le site du haut de ses 702 mètres. Dit comme ça ça peut faire peur mais il ne s'agit en fait que de 5 minutes de grimpette (108 marches exactement !!!) pour arriver à un petit temple haut perché dédié à Hanuman (dieu à tête de singe et au corps humain). C'est une véritable tour d'orientation naturelle qui vous donne une perspective idéale pour prendre la mesure du site et des vallées environnantes (Plaine Champagne et Bois Chéri). En direction de l'entrée du site on voit s'élever l'immense statue de Shiva sculptée dans du ciment qui doit atteindre une bonne trentaine de mètres. Cette statue géante est à ce jour en construction, elle est couverte d'échafauds pour encore quelques semaines. Les travaux ont commencé début 2004 et une trentaines d'ouvriers indiens s'afférent depuis pour ériger une statue qui a coûté plus 15 millions de roupies aux mauriciens (375 000 euros). A son dévoilement officiel l'édifice sera la plus grande statue au monde dédiée à Shiva.

Si vous avez de la chance vous verrez sur le site des macaques sauvages qui paraît il font régner la terreur sur leur territoire en éventrant les poubelles et en chipant les offrandes de nourritures qui jonchent le sol. En ce qui nous concerne pas de macaques mais beaucoup de détritus par terre et à la surface du lac. David (notre guide) nous explique qu'il est trop tôt pour voir les singes, qu'ils doivent dormir et que le manque de soleil ne les incitent pas à sortir. Certains verront dans Grand Bassin un lieu de pélerinage mystique qui les transporteront directement en Inde, j'ai eu pour ma part plus de mal à m'approprier, à ressentir la spiritualité des lieux car je suis resté quelque peu bloqué sur le cadre et sur la forme au lieu de m'imprégner du fond. Une curiosité donc à laquelle vous adhérerez ou non mais qui doit malgré tout prendre une toute autre ampleur pendant les fêtes hindoues grâce à la ferveur et à la dévotion des croyants pour leurs divinités.

grand_bassin grand_bspaceball grand_bass bas

Le domaine de Bois Chéri

Nous continuons ensuite notre périple en direction du domaine de Bois Chéri pour y visiter l'usine et le musée. C'est alors un changement de décors radical avec les plages et les lagons ensoleillés. Nous sommes sur les hauteurs des montagnes humides de "l'intérieur" où la végétation devient extrémement dense et sombre. Selon David içi "il pleut chaque jour que Dieu fait" et la température chute souvent de plus de 10 degrès par rapport à celle du littoral.  C'est la partie de l'île où les populations sont les plus pauvres, majoritairement indo-mauriciennes. Içi les ouvriers agricoles travaillent très dur pour la plupart dans les exploitations de thé et de canne à sucre en échange de salaires de misère. Tous ces visages sont marqués par la vie, le sourire légendaire des mauriciens du littoral s'efface un peu plus à chaque kilomètre. C'est très imagé mais c'est le sentiment qui domine et qui s'installe lorsque nous arrivons dans le bourg fantôme de Bois Chéri. De part la proximité de Grand Bassin on sent içi plus qu'ailleurs le poids de la religion auprès des habitants. Il suffit pour cela de voir devant chaque case les petits temples érigés en l'honneur des divinités et le nombre de fanions rouges portant les icônes et les symboles religieux.

Mauvaise surprise en arrivant sur le Domaine de Bois chéri, la fabrique n'est pas ouverte au public et la production interromptue. Après renseignements, l'usine n'ouvre ses portes aux touristes que 3 jours par semaine car la période de récolte se situe plutôt entre le mois d'octobre et le mois d'avril. En temps normal le droit d'entrée est de 200 Rs (5 euros) pour une visite commentée de la fabrique avec les étapes de confection du thé et une visite du musée.

Voici tout de même quelques informations sur le domaine, celui-ci a vu le jour il y a plus de 150 ans mais cultivait à l'époque de la canne à sucre jusqu'en 1892 où un cyclone ravagea la plantation et les infrastructures. Les propriétaires décidèrent alors de réorienter Bois Chéri sur la production de thé. Aujourd'hui le domaine est l'un des plus gros producteurs de l''île mais a également une vocation internationale notamment avec l'exportation de la variété de thé la plus appréciée : le thé Corson ou thé à la vanille. A défaut de visite du site, nous en avons profité pour flâner dans les plantations qui jouxtent la fabrique et pour photographier les ouvrières agricoles en train de travailler. David nous explique que la récolte du thé est un travail réservé aux femmes alors que les hommes sont plutôt dirigés vers la culture de canne à sucre. Il est vraiment étonnant de voir la dextérité et le courage de ses femmes qui transportent sur leurs têtes les sacs qu'elles viennent de remplir de feuilles de thé et qui doivent peser plusieurs kilos. Il faut savoir que 5 kg de feuilles sont nécessaires pour obtenir 1 seul kg de thé. Malgré la robustesse de la plante, il faut paraît il que la cueillette se fasse uniquement à la main afin de ne pas briser la feuille.

th_         515130985428

Nous nous rendons ensuite au Chalet de dégustation qui se trouve à proximité de l'usine (comptez quand même 2 à 3 km), n'ayant pas visiter l'usine nous devons payer un droit d'entrée de 100 Rs (2,50 euros). C'est en fait une grande bâtisse moderne avec un décor, un mobilier et une atmosphère très "british" où vous pouvez déguster des patisseries ainsi qu'une grande variété de thés proposés par le domaine : thé noir, nature, vanille, Black label (mélangé avec du thé de Ceylan), cardamome (épice), Earl Grey (bergamote et thé noir), citron, fruits exotiques, coco, menthe-chocolat, Corson (extrait de vanille)... Vous avez la possibilté sur place d'acheter des paquets de thé mais je vous conseille vivement des faires vos emplettes dans les supermachés ou les superettes mauriciennes, vous les payerez moins cher mais par contre vous aurez moins le choix dans les parfums. Si vous cherchez une variété particulière achetez la sur place dans le doute, mais vous trouverez un peu partout les variétes que consomment les mauriciens à longueur d'année. Les thés différent bien sûr par leurs saveurs et leurs goûts, mais leurs caractéristiques dépendent surtout du climat (température, météo) et de la richesse des sols (composition, terroir, altitude). Les mauriciens vous diront ainsi que le thé "made in" Bois Chéri est le meilleur de l'île, je ne suis pas un grand amateur du noble breuvage mais je me permet quand même de vous conseiller les variétés les plus communes (nature, vanille, Black label, Corson...)

Dernières informations sur l'industrie du thé à Maurice, l'Etat s'est complétement désengagé de la production en 1994 après avoir largement subventionné ce secteur en difficulté depuis la fin des années 80 avec plusieurs baisses consécutives sur le marché. Aujourd'hui seulement 680 hectares de thé sont cultivés sur l'île, les surfaces plantées diminuent d'année en année au profit de la canne à sucre. Si vous aimez les randonnées et que vous voulez découvrir l'histoire et l'écomonie agricole du pays, vous pouvez emprunter la "route du thé"  à l'intérieur des terres qui visitent les 3 anciens domaines coloniaux de production de thé, à savoir le domaine des Aubinaux à Curepipe avec sa bâtisse coloniale datant de 1872, le domaine de Saint Aubin avec son jardin tropical et sa maison coloniale datant de 1819 devenue aujourd'hui un restaurant gastronomique, puis le domaine de Bois Chéri dont je viens de vous parler.

La Vanille, réserve naturelle des Mascareignes

La prochaine étape de la journée nous conduit à la Vanille, réserve des Mascareignes, autrement appelée par les mauriciens Crocodile Vanille Park. Le parc fût crée en 1984 avec pour objectif de réunir les principales espèces animales endémiques de l'archipel, c'est également un élevage de crocodiles du Nil, de crocodiles de Madagascar et de tortues géantes des Seychelles. Autrefois, le site était une plantation de vanille d'où il tire son nom local, elle fût reconvertie par un zoologiste australien Owen Griffiths et son épouse mauricienne qui importèrent de Madagascar 4 crocodiles femelles et un mâle.

La visite débute sur le parking où vous trouverez des cerfs de Java et des ânes dans des enclos. L'entrée coûte 180 Rs (4,50 euros) et à l'accueil les plus téméraires auront la possibilité moyennant finance de se faire tirer le portrait avec un bébé crocodile dans les bras. Le cadre est vraiment exotique car le parc est situé dans une véritable petite forêt tropicale où on se promène au milieu des palmiers, des bananiers et des bambous géants. Sur la droite direction l'enclos aux tortues géantes des Seychelles originaires de la petite île d'Aldabra ou Aldabran, un atoll classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1982 et uniquement peuplé par une colonie de près de 150 000 tortues. Cette espèce est la plus grosse tortue au monde car elle peut atteindre 1,20 mètres pour plus de 300 kg, sa longévité peut également depasser les 150 ans. Autrefois il existait à Maurice une espèce apparentée de tortue de terre mais elle est à présent éteinte du fait de son extermination par l'homme. A ma connaissance c'est le seul endroit de l'île où on peut cotoyer les tortues au plus près, et même pourquoi pas chevaucher délicatement leur carapace le temps d'une photo souvenir. En outre vous ferez la connaissance de Domino, la doyenne des tortues âgée de 90 ans et pesant près de 270 kilos, vous ne pourrez pas la rater c'est la plus imposante. Pour l'anecdote en janvier 2000 plus de 160 tortues âgées entre 6 mois et 2 ans ont été volées par un réseau de trafiquants sur les 190 que comptait alors le parc, dans le cadre de leur plan de conservation et de réintroduction.

kk croco

La vedette du parc, en plus des tortues géantes, c'est le crocodile que vous trouverez en grand nombre dans les différents enclos. On en dénombre presque 2000 qui sont majoritairement originaires de l'ouest de l'île de Madagascar. Ils appartiennent à l'espèce présente sur le continent africain, le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus) qui peut atteindre une taille allant de 3,50 à 6 mètres, et un poids de 500 kg à 1 tonne maximum. Ils ont une espèrance de vie de 50 à 70 ans et leur croissance atteint environ 30 centimètres par an les premières années avant de ralentir et de se stabiliser à 5 centimètres par an. Le parc est en fait un véritable élevage de reptiles, leurs oeufs sont mis en couveuse pendant 3 mois et les petits mis à part dans des enclos pendant leur croissance. Les animaux sont elevés pour leur chair et pour leur peau, vous trouverez dans le parc une boutique souvenir où on peut acheter de la maroquinerie (sac à main, portefeuille) et un restaurant "le Crocodile Affamé" dont le menu est comme vous l'avez compris principalement composé de viande de crocodile. J'ai hésité puis finalement devant les réticences de Karine nous n'avons pas mangé sur place, David nous explique que la viande de crocodile est une viande blanche qui d'apparence ressemble à du poulet mais que son goût et sa saveur s'approchent plus du poisson.

La visite continue avec une liste non exhaustive des espèces rencontrées dans le parc : tortues Radiata, grenouilles géantes, carpes Koï, caïmans, anguilles, tortues d'eau douce, chauve-souris frugivore de l'Ile Maurice, roussettes de Rodrigues, scinques de l'Ile Ronde (lézard), geckos de l'Ile aux serpents, mangoustes, sangliers, caméléon, macaques de Java, iguanes... etc

Chauve_souris L_zard_vert Mangouste Iguane

Petit coup de coeur pour l'Insectarium que vous trouverez à l'intérieur du parc et qui abrite une collection incroyable de plus de 23 000 insectes, araignées et papillons. Cette collection appartient à un français Jacques Siedlecki qui a mis plus de 30 ans pour réunir tous les spécimens de par le monde. Ce dernier est installlé à Maurice depuis quelques années et loue sa collection au parc. Certains jours on peut le rencontrer sur le site lorsqu'il commente son exposition mais je n'ai pas eu la chance de le voir pour lui dire tout le bien que je pensais de son travail. Même pour un profane qui n'a aucune connaissance en la matière, on ne peut avoir qu'un profond respect pour le travail effectué, que ce soit pour la "chasse-récolte" des insectes et plus encore pour la préparation des spécimens. Ci joint une photo d'un papillon que j'ai déniché dans la collection, un Sphinx tête de mort que les amateurs du film "Le Silence des agneaux" reconnaîtront.

Papillon papillons

La plage de Blue Bay

Nous quittons le Crocodile Vanille Park pour nous rendre à la plage de Blue Bay plus au sud à quelques kilomètres de Mahebourg. Cette dernière est l'une des plages publiques les plus belles de l'île et a pour principal intérêt le fait d'y trouver des récifs coraliens encore vivants. La plage est située dans une petite baie fermée et bordée d'un sable fin blanc, juste en face de l'Ile au Coco.

Les couleurs sont paradisiaques, l'eau est cristalline allant du bleu émeraude au bleu turquoise, seules quelques bouées de surface à une trentaine de mètres du bord ternissent un peu le paysage. Un peu déçu je pensais qu'il s'agissait d'une limite à ne pas franchir pour les baigneurs, mais David m'explique qu'elles forment un périmètre qui marque la limite du bas-fond qui devient très profond derrière les bouées. Histoire de vérifier ses dires et de contempler le récif coralien de plus près, je m'arme de mon M-P-T (comprendre masque-palme-tuba) pour une scéance de snorkeling. Je franchi le périmètre des bouées et je m'aperçois effectivement que la pente devient raide et que la profondeur s'accroît rapidement lorsqu'on s'éloigne du bord (un peu à l'image de l'Ile de la Réunion). Toutefois si vous ne voulez pas vous éloigner, vous pouvez distinguer les premiers coraux dès le périmètre franchi avec une faune aquatique très variée et très animée (baliste, demoiselle à queue blanche, poisson clown, poisson ange...).

blue_bay blu

Pour trouver les massifs de coraux vivants, il faut longer la plage sur la droite pendant une dizaine de minutes. Un périmètre précis est délimité par des bouées, l'espace est protégé car c'est quasiment le seul endroit de l'île où on trouve encore des coraux en vie. Pour s'y rendre il est plus simple de louer un bateau à fond de verre, on trouve des navettes sur la plage publique qui tourne en rotation et vous dépose le temps d'une plongée (prix ?). Personnellement j'ai préféré y aller à la nage car je ne voulais pas être limité dans le temps. C'est en tout cas ma scéance de plongée la plus prolifique et la plus surprenante car le jardin de corail est absolument fantastique, il ne ressemble à rien d'autre sur l'île avec une myriade de poissons exotiques plus beaux les uns que les autres, si bien que je ne savais plus où donner de la tête pour les photographier. Encore un détail qui a son importance sans toutefois céder à la panique, il est apparement fréquent de voir des petits requins de récifs ou requins corail marauder dans le lagon du fait de sa profondeur et des larges passages dans la barrière de corail. Ils ne sont pas dangereux pour l'homme et ne mesurent que quelques dizaines de centimètres (voir un peu plus), mais mieux vaut être prévenu si l'on en croise un durant une plongée (crise cardiaque assurée quelquesoit la taille de la bestiole !!!)

Ci joint un lien donnant quelques informations sur le requin corail : http://perso.orange.fr/jean-marc.charel/rcorail.htm

J'en profite pour faire un aparté sur le lien insoupçonné qui relie les requins à la raréfaction du corail. En effet, un groupe de scientifiques américains et espagnols ont démontré l'année dernière que la pêche et la sur-exploitation des requins provoquaient indirectement la disparition des coraux. La chasse aux requins entaînerait une série d'effets secondaires comme la sur-représentation des poissons prédateurs, qui mangent notamment les poissons herbivores chargés de l'entretien des récifs coraliens (par exemple le poisson perroquet). Ces derniers empêchent la prolifération des algues qui à terme tuent le corail. En d'autres termes les requins ont une incidence sur la santé des récifs coraliens, mais je vous rassure vous avez peu de chance d'en croiser durant vos plongées et encore moins de vous faire attaquer. Selon une étude seules 55 agressions ont été signalées à l'échelle mondiale en 2003, un nombre qui diminue en raison du déclin massif des populations de requins. Sur ces 55 agressions seules 4 ont été mortelles (63 attaques pour 3 morts en 2002 dans le monde), un chiffre qu'il faut ramener à la hausse car il s'agit uniquement des attaques répertoriées mais qui reste dérisoire par rapport au nombre de noyades chaque année (409 pour la seule France en 2002). De plus ces agressions se concentrent principalement sur certaines régions du monde à savoir le sud est et l'est de l'Australie, l'Afrique du sud, la Californie, Hawaï, la Floride et le Brésil.

Parler des requins n'a rien d'anodin car une attaque mortelle a été répertoriée à l'Ile de la Réunion une quinzaine de jours avant mon départ pour Maurice (le 20/08/2006). Il s'agissait d'un réunionnais d'une trentaine d'années qui surfait sur la plage de la Pointe du Diable pourtant interdite à la baignade. Ce dernier a été attaqué par un requin tigre (ou un requin bouledogue) qui lui a sectionné le bras à hauteur de l'épaule, le malheureux n'a pas survécu à ses blessures. Une semaine plus tard et toujours à la Réunion (le 27/08/2006), un bodyboarder a été sévèrement mordu au pied par un squale à proximité de la plage de Boucan-Canot. On a recensé sur l'Ile de la Réunion 24 attaques de requins depuis 1980, dont 13 mortelles. La dernière agression datait d'octobre 2004 faisant un blessé grave, il s'agissait d'un jeune champion de bodyboard de 15 ans qui a perdu sa jambe. La dernière attaque mortelle concernait un baigneur en 1999 déchiquettait par 3 requins bouledogues à une centaine de mètres du rivage, on n'a jamais retrouvé son corps.

Contrairement à l'Ile de la Réunion, Maurice est protégée dans son ensemble par une barrière de corail (sauf les falaises du sud est allant de Souillac au Souffleur), les risques de rencontrer un requin potentiellement dangereux pour l'homme sont quasimment nuls. Ces derniers ne s'aventurent pas dans les lagons à cause du récif coralien, de plus ils préfèrent rester loin des côtes dans des eaux plus oxygénées, plus froides et plus profondes. Les variétés de requins qu'on trouve à Maurice sont essentiellement des requins de récifs, des requins corail ou des requins gris "dagsit", ces espèces peuvent atteindre 2 mètres mais ne sont pas un danger direct pour l'homme. Plus au large on peut voir des requins marteaux, des makos et plus rarement des requins blancs. On trouve surtout des requins dans la région de Tamarin et du Morne Brabant dans les passes et les chenaux qui relient l'océan indien au lagon, malgré tout on ne compte officiellement qu'une dizaine d'incidents en un plus plus de 20 ans dont aucun n'a été mortel pour la victime. Si j'aborde le sujet c'est tout simplement parcequ'il était d'actualité à l'époque de mon voyage et que beaucoup de touristes s'interrogeaient sur la dangerosité de la baignade dans les eaux mauriciennes. On appele la Réunion et Maurice les deux îles jumelles mais elles ne partagent pas le facteur requin du fait de leurs différences en terme de topographie et de présence de récifs coraliens. Maurice est préservée et ses eaux sont sûres mais il serait mensonger de dire qu'il n'y a pas de requin autour de l'île, toutefois il faut vivre avec et ne pas oublier que la faune et la flore aquatiques du pays sont certainement les plus riches de l'océan indien. Un conseil : évitez de nourrir la psychose et ne passez pas à côté des merveilles des fonds marins...

delire_2001 ride

Pour terminer la journée nous avons mangé dans un restaurant à proximité de la plage, "le Bougainville". Vous le trouverez juste en face du "Blue Lagoon Hotel", on y cotoie donc essentiellement une clientèle composée de touristes. Le restaurant offre un cadre très agréable avec une décoration architecturale typique de la case créole : bois, couleurs pastelles, varangue (véranda couverte), napperons brodés fleuris... Du fait de la proximité des hôtels on pourrait s'attendre à un attrappe-touristes mais j'ai été agréablement surpris par une cuisine simple et pleine de saveurs à un excellent rapport qualité-prix. Au menu aujourd'hui, en entrée un velouté de giraumon aux crevettes, une variété locale de potiron ou de citrouille. Karine a choisi pour commencer un carpaccio de marlin fumé très savoureux. Ensuite l'occasion était trop belle pour la rater, nous avons dégusté deux belles langoustes grillées. A environ 30 euros la 1/2 langouste en France on ne va pas se priver, içi comptez deux fois moins cher pour une langouste entière et préparée !!! En dessert nous restons dans les grands classiques en commandant des bananes flambées au rhum arrosées de cannelle et de sucre de canne.

lang_2 lang_3 loo

Sur le chemin du retour, nous avons fait une halte pour contempler le "Souffleur" au sud de l'île. Le "Souffleur" est en fait une cavité rocheuse d'où jaillit un puissant jet d'eau, c'est un phénomène naturel dû à l'érosion que l'on retrouve également sur l'île de la Réunion à Saint Leu. Avec le temps, l'érosion a creusé une grotte sous marine terminée par une petite ouverture en surface en forme de cheminée. Lorsque la marée n'est pas trop haute et que la houle est suffisante, l'eau de mer s'engouffre dans la cavité et y chasse l'air par la petite ouverture provoquant un puissant jet d'eau qui s'évapore en goutellettes en retombant. Ce phénomène fut identifié la première fois par l'abbé de La Caille en 1753 qui relata ses observations dans son ouvrage "Journal historique du voyage fait au Cap de Bonne-Espérance".

souffleur

26 septembre 2006

Séjour en Ile Maurice (2ème jour)

Excursion aux dauphins à Grande Rivière noire, la Terre des couleurs à Chamarel et le Casela Nature & Leisure Park.

Le programe de la journée débutera par une bonne heure de voiture pour nous rendre dans le sud ouest de l'île à Grande Rivière Noire où nous avons bon espoir de trouver un bateau qui nous emmènera voir des dauphins. Pour la route nous avons fait appel à un taxi-guide nommé David Riben, originaire de Cap Malheureux au nord de l'île.

J'en profite pour faire un aparté sur les taxi-guides, certains vous diront que cela revient plus cher qu'une location de voiture mais je pense personnellement que cette formule est plus viable. Déjà l'emploi d'un taxi vous évite la contrainte de la conduite automobile, car quoique on en dise conduire à Maurice reste une contrainte quand on considère la façon de conduire des locaux, l'état des routes à certains endroits, la circulation, les risques d'accident avec une voiture de location, le prix de l'essence qui assez elevé, la conduite à gauche ou encore et c'est souvent le cas l'absence pure et simple de signalisation (etc)... Ensuite il ne faut pas croire que les taxis sont uniquement là pour arnaquer les touristes, un chauffeur a au contraire tout intérêt à ce que vous soyez content de ses services et que vous fassiez appel à lui lors de vos prochaines excursions. Pour enlever toute ambïguité mieux vaut s'entendre au préalable sur le tarif de la journée, et je ne parle pas de marchander le prix car il ne faut pas oublier que le salaire moyen d'un mauricien est de 400 euros par mois (selon la profession). Si vous n'êtes pas satisfait du tarif d'un taxi, changez en la concurrence est rude et ce n'est pas ce qu'il manque sur l'île. En général comptez environ entre 1400 et 1800 Rs (35 à 45 euros) pour la journée, c'est un prix très acceptable si vous considérez le prix d'un taxi en France, d'autant que le chauffeur ne comptera pas ses heures et ira vous chercher à l'hôtel pour vous y ramener parfois 8 à 10 heures plus tard. Par exemple, il fallait compter une bonne heure de route pour nous rendre à Grande Rivière Noire, notre taxi David est venu nous chercher à l'hôtel à 6h00 afin d'éviter les embouteillages matinaux de Port Louis.

Pour l'excursion aux dauphins, il est préfèrable d'être sur place aux alentours de 8h00 afin d'avoir plus de chance de les voir, la baie de Rivière Noire et du Tamarin abritent des colonies importantes de dauphins qui viennent se reposer dans les eaux calmes avant de partir au large dans la journée pour y chasser. Evitez également les trop grandes embarcations style catamaran car les dauphins ont tendance à s'en éloigner, privilégiez plutôt les petits bateaux n'excédant pas une capacité de 6 à 8 places.

Arrivé à Grande Rivière Noire, quelques mauriciens nous dirigent vers une certaine Nathalie qui organise tous les jours des excursions aux dauphins, il nous en coûtera 1000 Rs par personne (25 euros) pour la matinée. C'est le prix communément admis pour ce genre de prestation, il y a certainement moyen de trouver des sorties moins chers avec des pêcheurs mais je pense qu'il est préférable de passer par un organisme en terme d'assurance et d'encadrement. Nous sommes en tout cas les premiers à partir en mer, il est 07h45 et notre embarcation est composée de 2 autres couples de touristes encadrés par 3 accompagnateurs. Ces derniers nous expliquent que les dauphins sont la plupart du temps au rendez vous et qu'il n'y a pas de saison particulière pour les voir, la consigne principale étant qu'il faut se rappeler qu'il s'agit d'animaux en liberté et qu'il ne faut pas les déranger lorsque nous plongerons avec eux (encore moins les toucher ce qu'ils considèrent comme une agression). La navigation est rafraichissante de bon matin mais nous avons une splendide vue sur le lagon et sur le Morne Brabant, une montagne haute de près de 556 mètres. Cette dernière a d'ailleurs récemment fait l'objet d'une demande officielle auprès de l'UNESCO pour être placée sur la liste du Patrimoine Mondial en mémoire des esclaves qui venaient s'y réfugier pour fuire leurs maîtres. La légende veut qu'ils se soient jetés du haut de la falaise en voyant des soldats escalader la montagne, alors que ces derniers venaient justement leur annoncer l'abolition de l'esclavage (1834).

Après 10 minutes de navigation et renseignements pris auprès de quelques pêcheurs, nous localisons un groupe composé d'une vingtaine de dauphins... Avant de plonger quelques informations sur les 2 espèces communes que l'on rencontre à Maurice, tout d'abord le grand dauphin Tursiops truncatus (appelé aussi "souffleur") qui peut atteindre 2,50 mètres de long. Les Tursiops vivent en petit groupes de cinq individus maxi et souvent seuls, ils sont très dominateurs et font fuir les autres types de dauphins car ils sont très pressants avec les femelles des autres espèces. C'est l'espèce la plus sympa à rencontrer et à approcher car les Tursiops sont amicaux, curieux de nature et très joueur. . La 2ème espèce rencontrée, celle qui nous concerne, est le dauphin Stenella Longirostris dit "Dauphin à long bec", très commun dans les Mascareignes (Réunion, Maldives, Maurice, Rodrigues). Ils sont plus petits et plus fins que les Tursiops (75 kg environ) mais vivent en bandes qui vont d'une vingtaine à plus d'une centaine d'individus. Ils ont le dos foncé, les flancs plus clairs et le ventre presque blanc, surtout chez les petits. Ils sont moins curieux car moins individualistes que les grands dauphins.

morne_brabant dauphin_longbec1

Le Dauphin à long bec est une espèce côtière, la baie de Tamarin est une aire de repos naturelle pour eux où ils restent proche de la surface remontant lentement pour respirer. L'accompagnateur nous explique que le groupe que nous voyons est en train de dormir, durant la période de repos les animaux sont très attentifs à leur environnement et craintif vis à vis de l'homme. Comment font ils pour nager en dormant me direz vous ? L'explication est simple, ils dorment à moitié ! En fait seule une partie du cerveau se repose tandis que l'autre hémisphère assure les fonctions vitales (cycle de 20 minutes). Pour nager avec eux le procédé est simple mais un peu barbare, placer le bateau sur leur chemin,couper les moteurs et plonger avec palmes et tuba au moment de leur passage.

Je pense sincérement que ce n'est pas l'homme qui doit aller au devant de la nature, pour que le rêve soit au rendez-vous il faut qu'elle décide du lieu, du moment et du temps de la rencontre, mais quoique on en dise ou en pense le moment reste magique... Je suis retouné à l'eau à plusieurs reprises en compagnie d'un accompagnateur qui tenait la main à Karine pour la guider, nous nagions à la surface battant des palmes pour rester à la hauteur des dauphins qui évoluaient juste en dessous de nous (même en dormant je peux vous dire qu'ils n'attendent pas après vous !). J'ai bien essayé de prendre quelques photos mais je ne les ai pas encore fait développer, je ne sais pas ce que ça va donner mais l'important est d'avoir profité au maximum de ce moment (les photos ci jointes ne sont pas de moi mais reflètent bien la vision que vous pouvez avoir des dauphins dans l'eau).

626

Point négatif, force est de constater qu'à partir d'une certaine heure plusieurs bateaux sont arrivés et ont suivi de la même façon que nous le groupe de dauphins afin de faire plonger les touristes tour à tour. Il n'y avait pas de catamaran et les embarcations étaient peu nombreuses mais je n'ose imaginer le procédé en pleine saison. On parle de "whale-watching", je ne vais pas dénoncer la pratique je l'ai moi même expérimenté avec bonheur, mais j'espère tout de même que les autorités mauriciennes surveillent de près l'exploitation des dauphins qui est une richesse pour l'île, le tout étant de contrôler la mise en place de trop nombreuses structures pour "nager avec les dauphins" près des hauts lieux touristiques. Je refuse de croire que ces interractions forcées avec des touristes souvent maladroits ne nuisent pas au développement des dauphins, mais cet "éco-tourisme" a de l'avenir s'il est maîtrisé, contrôlé, conserve une taille humaine et se fait dans le respect maximum des animaux.

L'expédition s'est achevée par une scéance de snorkeling dans le récif corallien, comprendre faire de la plongée avec pour seul équipement un masque et un tuba. Je suis un parfait néophyte en la matière mais quel autre endroit au monde vous permet de flirter avec une flore et une faune sous-marine aussi diversifiée et colorée. Le bateau a fait une halte dans la baie pendant 1/2 heure durant laquelle je me suis afféré à poursuivre les plus spécimens, histoire de les immortaliser avec mon super appareil photo sous-marin jetable Kodak (photos bientôt en ligne si pas trop pourries) ! Les photos jointes ne sont donc pas les miennes mais vous donne un aperçu des poissons que nous avons pu cotoyer dans les bas fonds (de gauche à droite un baliste picasso, une demoiselle à queue blanche, un papillon doré et un poisson peroquet.)

baliste_picasso demoiselle___queue_blanche papillons_dor_s poisson_perroquet

Chamarel et la Terre des 7 couleurs

Retour au taxi et départ pour Chamarel à une dizaine de kilomètres vers l'intérieur des terres. Nous empruntons une route sinueuse qui nous conduit sur les hauteurs de l'île. Les Terres de couleurs sont une curiosité géologique, un monticule de terre mis à nu par l'érosion et composé de cendres volcaniques dont la couleur varie avec l'intensité de la lumière. On dénombre pas moins que 7 variations de couleurs (ocre, violet, maron, rouge, reflets bleus et verts...). A l'entrée, il faut s'acquitter d'un droit d'entrer de 80 Rs (2 euros), le site se trouve à environ 3 km mais on peut s'arrêter en cours de route pour voir la cascade de la rivière Saint-Denis haute d'une centaine de mètres.

Nous n'avons pas beaucoup de chance le soleil n'est pas au rendez vous et la lumière n'est pas idéale pour observer les différentes palettes de couleurs du site. Une barrière en bois entoure les dunes afin de les préserver, on ne peut pas marcher dessus mais la tour d'observation est un point de vue idéale pour prendre la mesure du site et faire quelques clichés. Avant de partir petite halte à l'enclos des tortues géantes des Seychelles, ce dernier n'est pas grillagé ce qui vous permet de leur donner à manger avec quelques feuilles mortes (attention aux doigts quand même). Un souvenir ? une boutique se trouve sur le site et vends des tubes avec des prélèvements de terres aux 7 couleurs.

chamarel cascade_st_denis tortue___karine

Le Casela Nature & Leisure Park

Dernière étape de la journée, le Casela Nature & Leisure Park est un parc ornithologique privé de plusieurs hectares qui se trouve à proximité de Flic en Flac en remontant dans le nord de l'île. L'entrée est gratuite pour les mauriciens mais coûte 160 RS pour un touriste (4 euros).

Le parc a ouvert ses portes en 1979 puis a été rénové en 2001, il est la propriété de la compagnie sucrière de Médine qui a pensé ce parc comme une réserve de sauvegarde des espèces en voie de disparition. Plus qu'un zoo, le parc est en fait un vaste jardin exotique où sont entreposées une centaine de volières et exposés plus de 2000 oiseaux venus des quatre coins du monde. On y rencontre plus de 140 espèces de volatiles dont voici une liste non exhaustive : perroquet, cardinal, boulboul ou condé, canard, cateau, pygargue, paon, bengali, perruche, toucan... C'est un des seul endroit au monde où on trouve des spécimens rares et protégés comme le Pigeon des mares (ou pigeon rose), il en restait une quinzaine en 1985 avant que ce dernier fasse l'objet d'un programme de reproduction en captivité. Aujourd'hui on estime sa population à 250 unités et il est lentement réintroduit sur l'île. La Crécerelle mauricienne fait également l'objet de toutes les attentions, une espèce endémique de faucon dont il ne restait que 4 spécimens en 1974 avant son plan de reproduction. A présent on dénombre un chiffre plus rassurant de 800.

toucan P3100200 P3100189

A Casela Park on ne trouve pas que des oiseaux, le jardin est luxuriant avec des bassins d'eau douce remplis de carpes chinoises géantes. Les volières sont installées autour d'un ruisseau naturel qui traverse le domaine et le jardin exotique, si bien qu'il y a autant à voir en dehors des cages qu'en dedans. Sur la partie basse du parc, on trouve la fosse aux tigres du Bengale qui étaient très fatigués ce jour là, une cage avec une dizaine de macaques, des tortues de terre et des lémuriens de Madagascar. N'oubliez pas d'apporter du pain pour donner aux animaux, nous avons eu un véritable coup de coeur pour les lémuriens que nous avons nourri, est il possible de trouver un animal plus affable, plus charmant et plus doux ?

crecerelle 564 googledf9e1ca5da3f0a8f

La visite du parc se termine par un passage à la ferme interractive (parfait pour les enfants) qui vous propose d'entrer dans des enclos où se trouve des lapins, des poules, des canards, des chèvres et autres cochons dinde. Plus étonnant la présence de plusieurs wallabys albinos de couleur blanche. A notre demande une employée nous informe que l'albinisme est certainement due à la consanguinité, il est en effet difficile pour le parc de trouver de nouveaux spécimens afin de renouveller les générations. L'albinisme a beau être une maladie génétique assez rare, les wallabis sont je vous rassure en parfaite santé et ne présentent aucune tare. Parfaitement domestiqués, nous avons pu les approcher facilement et leur donner à manger. Sur place vous trouverez aussi un enclos avec des ânes, des cerfs de javas, une autruche et un gros cochon dont j'ai oublié le surnom mais qui aimait beaucoup Karine... :o)

macaque Albinos

En résumé une journée avec un fort penchant animalier mais où nous avons eu largement le temps de profiter de la mer avec la sortie aux dauphins, puis placée sous le signe de la découverte avec la Terres des Couleurs. Vous avez la possibilité de prolonger l'excursion aux dauphins en pique niquant sur l'Ile aux Bénitiers (tout bon organisme qui se respecte propose l'extension à ses clients), de jeter un coup d'oeil aux salines de Tamarin ou de faire un safari au Casela Yemen Escapade à côté du parc ornithologique. En ce qui nous concerne nous avons pris notre temps et n'avons pas surchargé la journée, le point noir étant le retour au nord de l'île qui s'est soldé par une bonne 1/2 heure d'embouteillage à l'approche de Port Louis.

23 septembre 2006

Séjour en Ile Maurice (1er jour)

carte_maurice     armoirie_Ile_maurice          3398

Quoi de mieux pour commencer ce blog que de parler de mes dernières vacances, un voyage d'une semaine début septembre à l'Ile Maurice.

Tout d'abord quelques infos sur Maurice, c'est un ensemble d'îles situées dans l'Océan Indien à l'est de Madagascar. L'île principale a donné son nom au pays, Rodrigues, Saint Brandon et les îles Agalera font partie du même ensemble. C'est une île d'origine volcanique entourée de récifs coralliens, comptez environ 10 000 km et 11h00 d'avion pour vous y rendre au départ de Paris (à pied il faudrait calculer...).

Le choix de la destination s'est fait au dernier moment et j'ai choisi un hôtel dans l'urgence un peu par hasard. Nous avons passé notre séjour au nord ouest de l'île au lieu dit de la "Pointe au Piments" dans une résidence hôtelière s'appelant "la Villa mon plaisir", en retrait de la zone touristique principale située plus au nord à Grand Baie. En définitive le choix de l'hôtel s'est avéré le bon, il avait une faible capacité d'accueil ce qui le rendait très convivial, les chambres étaient toutes situées autour d'un jardin tropical avec piscine, et que dire des mauriciens qui étaient aux petits soins avec nous. Ci joint un lien de la vue aérienne de l'hôtel où on peut voir la proximité de la barrière de corail :

http://maps.google.fr/?ie=UTF8&t=k&om=1&z=18&ll=-20.066639,57.519093&spn=0.002288,0.003905

Il aurait été dommage de lézarder au soleil pendant une semaine même si les plages étaient paradisiaques, alors nous avons mis à profit ce court séjour pour faire un maximum d'excursions en retrait si possible des habituels attrapes-touristes.

Port Louis, le jardin botanique de Pamplemousses et l'Aventure du sucre.

Port Louis est la capitale de l'Ile Maurice et se trouve à une quinzaine de minutes de voiture de notre hôtel, nous profitons de la météo capricieuse pour aller visiter la ville et son marché que notre taxi-guide nous a promis pittoresque. D'abord quelques repères historique, la cité a été fondé par Bernard François Mahé de la Bourdonnais en 1735 du temps où Maurice était une colonie française et s'appelait "l'Isle de France". Ce capitaine de la Compagnie des Indes a été nommé gouverneur de l'île par Louis 15 et s'est attelé à l'époque à développer l'activité maritime de la cité. Aujourd'hui cette ville portuaire compte 150 000 habitants, elle est la capitale administrative et financière de Maurice.

Nous débutons notre visite dans le centre historique de la ville sur la place d'Armes, celle-ci est bordée de palmiers et fait face au palais du Gouvernement. Sur la place on peut contempler la statue de Mahé de la Bourdonnais, fondateur de la ville. Nous prenons ensuite la direction du marché appelé "le Grand Bazar" par les mauriciens, celui-ci occupe en fait un quartier entier de la ville qui se divise en plusieurs halles et ruelles étroites très bruyantes. Les échoppes sont fournies et bien achalandées, on y trouve de tout, textile, artisanat, fruits et légumes, viandes et poissons, épices (nez sensible s'abstenir)... Les ruelles sont très animées mais assez sales, nous n'avons rien acheté malgré les sollicitations des marchands car l'hygiène est un peu limite pour les continentaux que nous sommes, il aurait été dommage de tomber malade alors que nous venons juste d'arriver !

Il faut jouer du coude pour se frayer un passage mais nous sortons du marché et continuons notre parcours en visitant le musée du Coquillage installé dans une vieille batisse avec deux énormes (faux) coquillages en façade. Au rez de chaussée on trouve une boutique de souvenirs qui vends des montres (?), la visite est gratuite et on peut observer à l'étage plus de 3000 spécimens (gastéropodes, bivalves, céphalopodes et polyplacophores pour les connaisseurs). Chose étonnante on peut même acheter certains coquillages en exposition. Le musée est petit, il tient dans une salle et vous faîtes le tour en une dizaine de minutes, néanmoins ça vaut le coup d'oeil si vous êtes fan de coquillages ou simplement curieux...

La circulation est intense et il faut rester attentif en traversant la route (la conduite "cowboy" des mauriciens fera l'objet d'un prochain post), la visite se poursuit et nous emmène dans le quartier chinois et sa grande arche qui en symbolise l'entrée. Nous ne nous attardons pas dans le quartier qui semble avoir peu d'intérêt hormis la présence de vieilles batisses, de quelques pagodes et la proximité de la mosquée Jummah. Nous prenons ensuite la direction du quartier indien où Karine achète une parure de bijoux typique (environ 260 roupies mauriciennes "Rs" soit 6,50 euros), renseignement pris il s'agit d'une parure de mariage composée d'un collier et de boucles d'oreille de Rajasthan, ainsi que d'un maang tika (un diadème qu'on accroche dans les cheveux et qui se porte sur le front). La visite continue avec un passage dans le jardin de la Compagnie bordé de figuiers des banians, un arbre impressionnant au tronc tortueux dont les lianes serpentent le long des allées. C'est un endroit calme et ombragé (les jours de soleil !) très fréquenté par les hindoux qui considèrent le banian comme un arbre sacré.

chinatown peche6 tn_jan01153 0132A33

Les ruelles et les quartiers quadrillent de façon géométrique la ville et il est impossible de se perdre. De son héritage colonial la cité a gardé son organisation mais a perdu ses anciennes maisons créoles, il en subsiste quelques unes mais c'est assez peu pour donner du cachet à une ville qui m'a laissé dubitatif. Malgré tout elle conserve une échelle humaine, n'allez pas vous imaginer une grande métropole mais plutôt une petite ville portuaire défigurée par de grands buildings. Il est même étonnant de voir ces vieux quartiers vétustes cohabitant avec de telles structures modernes (à l'image de Hong Kong toute proportion gardée). Il y règne une étrange ambiance, le passé et le présent se cotoyant sans jamais donner l'impression de se fondre. Force est de constater en tout cas que la ville est très dynamique, c'est dans certains quartiers une véritable ruche où se cotoient apparement sans problème les différentes ethnies indienne, musulmane et chinoise.

Nous terminons la visite en nous rendant à proximité du port sur le Caudan Waterfront où se regroupent de gands complexes commerciaux (hôtels, boutiques, casino, restaurants...). Nous suivons les prescriptions d'un guide bien connu pour choisir notre restaurant qui sera le "Tandoori Express" qui comme son nom l'indique est un resto indien. Sur place nous nous trompons de terrasse et allons finalement manger au "Bistrot du Port" tenu par un français, question dépaysement on repassera mais peu importe le ventre commence à crier famine ! La carte des menus est en définitive très variée et j'opte pour ma première spécialité locale, un Cari aux fruits de mer (ou Carry). C'est un plat typiquement indien, une préparation à base de différentes épices : clou de girofle, curcuma, cumin, gingembre, piment coriandre... Le cari était servi avec du riz basmati et des oignons frits, comptez un peu moins de 4,50 euros le plat (180 Rs), une cuisine simple, relevée, mais délicieuse... En septembre 2006, 1 euro équivalait environ à 40 roupies mauriciennes (Rs ou Mur). Voici un lien ou vous pouvez convertir vos devises avec le taux de change du moment: http://www.oanda.com/convert/classic?lang=fr

La journée se poursuit avec la visite du Jardin botanique de Pamplemousses ou Jardin Sir Seewoosagur Ramgoolam qui se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de Port Louis. Le jardin s'étends sur 37 ha et propose près de 600 espèces de végétaux. Il doit son origine à Bernard François Mahé de La Bourdonnais, alors gouverneur de l’île de France, qui acheta en 1735 la propriété de Mon Plaisir, y fit construire sa résidence et créa un potager sur le terrain. Le domaine connut un premier élan en 1767 avec le botaniste français Pierre Poivre qui importa des plantes et des arbres afin de briser le monopole hollandais sur le marché des épices. Son oeuvre fût poursuivie par son successeur Nicolas Céré puis plus tard en 1849 par James Duncan lorsque Maurice devint anglaise (en 1810).

Aujourd'hui le jardin est considéré comme l'un des plus beaux au monde, l'entrée est gratuite (même pour les touristes) et nous décidons de louer les compétences d'un guide pour nous diriger et nous renseigner. Ce dernier nous propose ses services pour 50 Rs (à peine plus d'un euro) pour 3/4 heure de visite. Libre à vous de faire appel à un guide mais dur dur sans eux de distinguer les 80 variétés de palmiers que compte le parc, sur le fond ça n'a pas d'importance mais pour le prix autant essayer de profiter de leurs connaissances.

Je ne vais pas faire un énumération pompeuse des différentes variétés de végétaux que nous avons croisé, voici quelques essences triées au volet : palmiers royaux, filaos, bambous, badamiers, baobabs, acajous, lataniers, bamyans, vacoas, tecomas, poivriers, arbre à cannelle, arbre à muscade... certaines plus insolite comme le palmier "salade de millionnaire" qui n'est coupé qu'au bout de 7 ans pour y récolter son coeur (ce qui explique son coût important) ou comme le talipot dont la floraison intervient tous les 60 ans. L'attraction principale du jardin est sans doute le bassin des nénuphars géants d'Amazonie, les "Victoria Amazonica", qui doit son nom à la reine Victoria. Le diamètre des ces plantes peut atteindre 1,50 à 2 mètres et pourrait supporter théoriquement le poids d'un enfant (peut être un mauricien mais sûrement pas un français...), elles donnent naissance à une fleur qui ne vit pas plus de 48h00, elle éclôt blanche le matin, devient rose dans la journée avant de s'éteindre mauve le soir.

Il fait bon déambuler dans le parc qui est très fréquenté par les mauriciens, je vous conseille d'y faire une halte car le jardin est vraiment dépaysant et recèle de curiosités exotiques. Nous terminons notre flânerie en prenant quelques photos des daims et des tortues géantes des Seychelles parquées dans des enclos.

botanique_jardin_port_maurice_245078 0112B10 tortue thhtth

Nous terminons la journée en visitant l'Aventure du sucre qui est à moins de 500 mètres du Jardin de Pamplemousses, c'est en fait une ancienne usine sucrière, l'usine Beau Plan, reconvertie en musée en 2002. L'entrée est payante et l'hotesse d'accueil me propose moyennant finance un fasicule reprenant les thématiques du musée, comptez 300 Rs avec le livret (7,50 euros). Je conseille d'ailleurs de l'acheter c'est à la fois un souvenir et un guide complet très bien réalisé.

Plus qu'une usine désaffectée où on se contenterait d'observer les anciennes machines autrefois en activité, le musée retrace et analyse l'histoire de Maurice par le biais du sucre. J'ai trouvé la visité passionnante mais l'intérêt principal du site repose essentiellement sur la lecture des panneaux pédagogiques qui sont certes complet, mais surtout en très grand nombre. Il faudrait beaucoup plus que deux heures de visite pour prendre la mesure de l'ensemble des documents exposés. La première partie du musée retrace la découverte de Maurice par les portugais, puis l'installation des colons hollandais en 1598 avant l'établissement des français et la création de l'Isle de France. Elle analyse la période de la traite des esclaves et la mise en place d'un système économique mondial, la guerre franco-anglaise des Mascareignes avec l'avénement du corsaire Surcouf, la période anglaise après la capitulation des français qui marque l'apogée du sucre entre 1850 et 1860, puis le recours à une immigration indienne d'envergure pour résoudre le problème de main d'oeuvre.

La partie historique du musée pose en fait les bases actuelles de l'identité mauricienne en expliquant comment le sucre a façonné les paysages, l'économie et le peuplement de l'île. Je retiendrai d'ailleurs du musée une phrase prononcée par l'écrivain philosophe Bernardin de Saint Pierre en 1781:

"Je ne sais pas si le café et le sucre sont nécessaires au bonheur de l'Europe, mais je sais bien que ces deux végétaux ont fait le malheur de deux parties du monde. On a dépeuplé l'Amérique afin d'y avoir une terre pour les planter, on dépeuple l'Afrique afin d'avoir une nation pour les cultiver."

La seconde partie de la visite s'attache plus concrétement à analyser les étapes de la fabrication du sucre en présentant les différents équipements techniques. Le cadre est propice puisque nous évoluons au sein même de l'usine autour des anciennes machines (décanteur, évaporateur, malaxeur, centrifuge...)

Quelques explications, la canne à sucre est tout d'abord broyée pour en extraire le jus. Tandis que les résidus de canne appelés "bagasse" sont employés comme combustible dans les centrales électriques, le jus va être épuré chimiquement pour en extraire les substances non sucrées utilisées après traitement comme engrais. Il va ensuite passer dans un évaporateur pour obtenir un condensé qui va cuire dans des appareils appelés "vide", ces derniers ont même été aménagés par le musée pour que le parcours emprunte l'intérieur des machines. La massecuite obtenue va être malaxée puis essorée dans une centrifuge pour séparer les cristaux et le sirop de sucre appelé "mélasse". La mélasse est utilisée pour la fabrication d'alcool tel que le rhum tandis que les cristaux sont séchés pour obtenir le sucre sous la forme que nous lui connaissons. C'est très technique alors je me suis aidé d'un bouquin pour vous simplifier la chose, à présent vous êtes incollable sur la fabrication du sucre... et du rhum :o)

La visite du musée se termine par un inéluctable passage dans la boutique souvenir où une agréable surprise nous attends puisqu'une hôtesse nous convie à une dégustation de rhum mauricien à base d'un mélange de sucres. Nous en profitons pour goûter à 8 sortes de sucres différents avec des goûts très distincts, certains non raffinés comme le Muscovado brun (cassonade ambrée ou cuivrée) ou plus prisé comme le Golden Granulated très apprécié des anglais. Nous avons acheté quelques paquets de sucre dans la boutique mais pour les budgets serrés, mieux vaut faire ses emplettes dans les grandes surfaces (Super U à Grand Baie) où vous retrouvez la plupart des sucres siglés "L'Aventure du sucre" à des prix plus avantageux.

Pour terminer je conseille très vivement de manger au restaurant du musée Le Fangourin. On peut manger sur la terrasse avec vue sur le jardin ou à l'intérieur de la varangue, une véranda typique de l'architecture créole. Surtout la carte est très variée et les plats succulents, certainement l'un des meilleurs restaurants que nous avons fait sur l'île. Non je ne suis pas le cousin du gérant, seulement quand c'est bon autant le dire et le faire savoir ! J'ai pour ma part commandé des samoussas et des beignets de piment en entrée, avant de m'attaquer à une daube de cerf savament préparée. C'est de mémoire la première fois que j'en mangeais et sûrement pas la dernière, c'est une viande assez forte au goût et au fumet très prononcés. Pour terminer, je ne me suis pas découragé devant la carte des desserts en choisissant une crêpe aux sucres spéciaux, simple mais efficace... Enfin pour la digestion je vous conseille de commander un café qui vous sera servi avec au choix différentes variétés de sucres, le plus dur c'est de se décider !

img62   1602_Rhum_Blanc_Goodwill_Ile_Maurice

Ainsi s'achève notre première journée avec un programe complet mais facilement réalisable du fait de la proximité des sites, l'essentiel étant d'éviter les embouteillages aux heures pleines à l'entrée et à la sortie de Port Louis.

Publicité
Publicité
22 septembre 2006

Mon nouveau blog, c'est parti aujourd'hui !

C'est la rentrée, mon nouveau blog ouvre ses portes en musique (voici ma sélection du mois pour vous accompagner) !

Mon objectif sera de l'alimenter le plus souvent possible ce qui ne sera pas chose facile avec mon emploi du temps et mes déplacements... Par alimenter le site, j'entends mettre en ligne quelques photos et essayer de donner régulièrement de mes nouvelles (pour ceux que ça intéressent).

N'oubliez pas que la raison de vivre d'un blogueur c'est l'expression de la satisfaction de ses lecteurs (ou non), alors à vot' bon coeur pour laisser avant de partir un petit commentaire, une reflexion, une question, une critique, une insulte même... le must c'est un petit vote :o)

Pour voter, un petit clic sur le logo "BlogTrafic" ou "BoosterBlog"dans la colone de droite, une marge apparaît alors en haut de page comme par magie... Merci d'avance :o)

BlogueParade.com - Annuaire des Blogues francophones   Digg!

Publicité
Publicité
Demetan & Top of the Blog
Publicité
Albums Photos
Derniers commentaires
Archives
Publicité